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L’histoire du mot « religion », en tant que catégorie descriptive et analytique, est passée par plusieurs phases distinctes. Dans une première phase, « originelle » si l’on veut, le mot désigne les croyances et pratiques des habitants d’une zone géographique relativement circonscrite, l’Europe et ses marges immédiates, en particulier du côté des rives sud de la Méditerranée jadis incluses dans l’Empire romain. Dans une seconde phase, une phase « expansive » qui s’étend du XVIsiècle jusqu’au milieu du XXe siècle, le mot vint à être appliqué bien plus largement, à tel point qu’il n’y eut bientôt plus d’endroit sur terre auquel une forme de « religion » n’ait été attribuée, le plus souvent par un observateur ou un commentateur européen. Dans cette cartographie religieuse et civilisationnelle globalisée vinrent d’abord les « grandes » religions, celles que Max Weber pourra, dans les années 1910 (c’est-à-dire dans le contexte qui a vu émerger une sociologie comparée de la religion), identifier et analyser comme telles ; à savoir, la trinité christianisme-judaïsme-islam mise à part – ce que Weber appelle en toute confiance le « confucianisme », le « taoïsme », l’« hindouisme » et le « bouddhisme ». Dans ce colloque, nous sommes revenus sur ces questions de définition et de pratiques, en passant par l’étude de toute une série de cas du monde moderne, en Europe, en Asie et en Amérique.

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