Salle 2, Site Marcelin Berthelot
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Fernande Hölscher est invitée par l'Assemblée du Collège de France, sur proposition de la Pr Vinciane Pirenne-Delforge.

Résumé

Lorsque les Grecs présentaient aux statues des dieux leurs souhaits, leurs prières et leurs remerciements, ils ne se trouvaient pas face à une pierre, à un morceau de bois ou à tout autre matériau, mais ils rencontraient la divinité elle-même dans sa représentation spécifique. Ce fait important a été mis en doute par les rationalistes, antiques et modernes, en particulier dans la recherche allemande ; selon eux les Grecs ne pouvaient pas ignorer la matérialité des statues et devaient les concevoir comme des symboles des dieux représentés.

Au contraire, j’essaie de montrer que les Grecs ont conçu et développé diverses stratégies pour faire abstraction de la matérialité des statues des dieux et, par là-même, envisager les dieux comme tels. La « vitalité » des statues en général, qui est même accrue dans le cas des statues de dieux, aide à comprendre un aspect important de la religion grecque et peut en même temps expliquer certaines particularités de l’iconographie des vases grecs. L’exposé abordera les divers aspects du pouvoir de la divinité dans son image en cinq sections :

  • les statues de culte comme groupe spécial de statues de dieux ;
  • les rituels qui soulignent la « vitalité » des statues ;
  • le problème de la présentification « aniconique » du divin ;
  • la sémantique de la représentation archaïsante des dieux sur les vases grecs ;
  • Héra de Samos comme étude de cas.
Carrières de marbre de l'île de Naxos
Carrières de marbre de l'île de Naxos © Fernande Hölscher