Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

La semaine précédente, l’exploration de la bibliothèque des étoiles nouvelles s’était attardée sur une vignette d’Hergé tirée de la bande dessinée, L’Étoile mystérieuse (1942) : l’indifférence de Milou devant l’étoile nouvelle s’oppose à l’émerveillement de Tintin, signe d’un désir d’aventure et de l’acceptation de la fiction. On peut également constater la différence sémiotique entre l’étoile nouvelle que voit Tintin et les étoiles multicolores dues à un étourdissement de Milou, qui vient de se heurter à un lampadaire. Milou est en quelque sorte un handicapé de la fonction sémiotique, puisqu’il prend pour réelles les étoiles mentales issues d’une hallucination. Or, les étoiles que voit le chien sont des étoiles-signes, des étoiles de convention, qui font partie de l’alphabet de la bande dessinée : le pouvoir herméneutique de Milou fonctionne donc de manière un peu chaotique, en étant tantôt incomplet, tantôt virtuose. L’enquête sur la bibliothèque des étoiles nouvelles se poursuit à travers Marco Polo (Le Devisement du monde, 1298), Luís de Camões (1525-1580) et son épopée Les Lusiades (1572), le poète espagnol Bernardo de Balbuena (1562-1627) et son ouvrage Grandeur mexicaine (1604), mais aussi le Voyage de saint Brendan, dont Ernest Renan fournit un  intéressant résumé dans ses Essais de morale et de critique (1868). Dans ces textes, l’apparition d’étoiles nouvelles correspond souvent à la disparition des étoiles de référence. La mention des étoiles nouvelles a un intérêt esthétique certain et peut rétrospectivement servir de test de véracité historique.