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Ce titre exprime un malaise car les abus de la ritournelle humaniste fragilisent l’humanisation des systèmes de droit à un moment où elle semble plus que jamais nécessaire, face à la mondialisation. Certes l’humanisme « juridique » est en apparence renforcé par le développement des droits de l’homme, l’apparition d’un droit humanitaire et l’émergence d’une justice pénale internationale. Et pourtant les courants antihumanistes ont beau jeu de dénoncer ses non-sens, évoquant les nombreuses contradictions qui sont révélées, et parfois aggravées, par la mondialisation. 
Quelques exemples : le durcissement du contrôle des migrations souligne la contradiction entre fermeture des frontières et ouverture des marchés ; l’aggravation des exclusions sociales contraste avec la croissance des profits économiques et financiers ; la persistance de crimes internationaux liés ou assimilés aux conflits armés montre les limites de la justice pénale. Citons encore la multiplication des atteintes à l’environnement face au développement économique, ou l’ambivalence des nouvelles technologies numériques et biomédicales qui favorisent à la fois l’individualisation et son contraire. A l’épreuve de la mondialisation, le mythe de l’humanisme juridique ressemble à une mystification. 
Pour donner sens à la fois à l’humanisme et à la mondialisation, il ne suffit pas de réaffirmer des principes humanistes. Il faut mettre en œuvre des processus, encore utopiques mais déjà repérables, qui visent à humaniser les systèmes de droit en permettant de surmonter les contradictions dans la perspective d’un « pluralisme ordonné ».

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