du au

Depuis plus d’une vingtaine d’années, les méthodes d’élaboration de nanomatériaux inorganiques ou hybrides reposant sur la « chimie douce » suscitent un très fort intérêt, aussi bien dans le monde universitaire qu’industriel. Ces méthodes de synthèse mettent en jeu des réactions de « polymérisation » au sens large s’effectuant à température ambiante, en solvant aqueux ou organique, à partir de précurseurs moléculaires ou nanoparticulaires. Ces conditions de synthèse sont exactement celles dans lesquelles de nombreuses réactions de la chimie organique organométallique, supramoléculaire ou de la chimie des polymères sont réalisées. Il est donc possible par ce type de procédés (initialement développés par les chimistes du solide essentiellement pour l’élaboration de systèmes purement minéraux tels que les verres, les céramiques, les composites minéral-minéral, etc.), de générer simultanément dans un même matériau des composantes organiques et des composantes minérales afin d’aboutir à de véritables hybrides ou nanocomposites organo-minéraux ou bio-minéraux. Combiner en un seul matériau les propriétés de certaines molécules organiques ou biologiques et celles des composés minéraux est donc devenu un objectif réalisable. D’autre part, les matériaux naturels peuvent servir de modèles pour inspirer et développer de nouveaux concepts et de nouvelles « stratégies bioinspirées » dans l’ingénierie des matériaux hybrides.

Dans ce contexte, l’irruption du monde des hybrides dans les technologies avancées a déjà débuté. Son amplification paraît inéluctable, compte-tenu d’un certain nombre de facteurs aisément identifiables : les limitations techniques ou économiques auxquelles finissent toujours par se heurter les solutions existantes, le foisonnement, a contrario inépuisable des structures hybrides et de leurs propriétés. Foisonnement qui est apprivoisé et orienté par le développement d’une démarche prédictive d’ingénierie moléculaire et par l’établissement de plus en plus perceptible d’un profond courant de rapprochement sur ce thème entre physiciens et chimistes, tendance qui s’élargit à la biologie. Ce premier bouquet de cours a été dédié à la description et discussion du domaine concernant les matériaux hybrides dans son ensemble. Ce survol permettra d’établir la base scientifique et pédagogique et les concepts à partir desquels nous développerons plus spécifiquement, dans les prochaines années, les nombreuses facettes de ce champ disciplinaire particulièrement riche.

Programme