du au
Affiche de la première année de cours de Paul Valéry au Collège de France en 1937-1938.

Paul Valéry représente dans l’histoire de la littérature un moment exceptionnel : celui où un écrivain, plus et mieux qu’aucun autre avant lui, prend conscience de son art et de ses conditions d’exercice psychologiques et physiologiques, sociales, historiques, économiques et culturelles.

Qu’est-ce que créer ? Voilà la grande question, celle que ne cessa d’explorer sous toutes les facettes Paul Valéry au Collège de France, où il fut professeur de 1937 à 1945. Maintenant que son Cours de poétique (Gallimard, 2023, 2 vol.) est publié, il est temps de revenir sur le contenu de cette réflexion aussi libre qu’intense, exigeante et multiforme, et de considérer ce qu’elle signifie pour nous aujourd’hui.

Portées au pinacle par les uns, violemment attaquées par les autres de son vivant comme après sa mort, l’œuvre et la pensée de Valéry ne cessent de faire scandale et de provoquer, par leur intransigeance intellectuelle, par leur refus de toutes les facilités. Or, Valéry n’a pas besoin d’ennemis : il est à lui-même son plus ardent adversaire, toujours soucieux de penser contre lui-même et contre ses premières impulsions, tantôt célébrant la littérature, tantôt la mettant à distance radicale. Dans « Valéry ou la Littérature », le ou n’est donc pas moins d’exclusion (ou bien) que d’équivalence (c’est-à-dire), puisque parler de Valéry revient à parler soit de la Littérature elle-même (avec la capitale de l’absolu), soit de son envers.

Programme