Dès l’origine, Jérusalem a eu une immense importance dans la liturgie chrétienne médiévale. La cité céleste joue un rôle central dans l’eschatologie chrétienne. Jérusalem est une ville admirée, imaginée, commentée et nourrie par les Écritures. L’exégèse patristique et les théologiens médiévaux ont assuré la synthèse et la continuité entre la Jérusalem de l’Ancien Testament et celle du Nouveau, conférant à la première une nouvelle signification chrétienne. Et pourtant, la célébration de la Jérusalem céleste dans la liturgie n’a pas remis en cause la nécessité de s’emparer de la Jérusalem terrestre, comme le démontre clairement toute l’entreprise de la croisade. La parenté spirituelle allait de pair avec une parenté matérielle, et les reliques de Jérusalem devinrent des objets de dévotion et des pierres angulaires d’églises et de villes. Durant ma conférence, j’examinerai les manières dont la liturgie et la musique médiévales ont façonné et concrétisé la notion de la Jérusalem céleste, fournissant un élément essentiel aux projets idéologiques et aux constructions physiques salués comme la «
Cette conférence sera consacrée à la manière dont l’une des reliques majeures de la chrétienté, la Couronne d’épines, est devenue en France un objet de dévotion personnelle et nationale, malgré sa valeur universelle et l’intérêt qu’y portaient les fidèles d’autres pays. De son lieu d’origine à Jérusalem, et après deux
Grâce aux poètes, aux compositeurs, aux liturgistes et aux copistes animés par la volonté de tirer un profit politique et théologique d’une relique extraordinaire, la Couronne a été «
Il ressort de la liturgie de la Sainte-Chapelle que, pour Louis