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L’activité neuronale dans le développement cérébral précoce : au-delà de l’inné et de l’acquis

du au
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Carte sensorielle dans un cortex de souris mis à plat visualisée par les axones thalamocorticaux (rouge) et une contre-coloration des noyeux cellulaires (cyan). - © Ludmilla Lokmane

Le cerveau est un organe qui se développe suivant plusieurs phases séquentielles, bien décrites par les psychologues comme les neurobiologistes. Au sein de celui-ci, les circuits qui forment le cortex cérébral, et qui contrôlent la perception sensorielle, les réponses motrices et les fonctions cognitives, se construisent par étapes. Ces étapes incluent la maturation de neurones aux différentes propriétés, le remodelage ou l’élimination de circuits et neurones transitoires, et le raffinement de connexions qui in fine conduisent à l’assemblage de circuits complexes essentiels au fonctionnement cortical chez l’adulte. Il est connu depuis longtemps que l’activité neuronale induite par ce que vivent les individus, leur expérience, est essentielle pour raffiner ou adapter des circuits cérébraux précâblés pendant la vie prénatale, en parallèle avec la distinction communément faite entre l’inné et l’acquis.
Cependant de nombreuses études, incluant des travaux très récents, mettent en évidence que l’activité neuronale participe à l’auto-organisation des circuits cérébraux depuis des stades prénataux, permettant ainsi de câbler des circuits fonctionnels, d’adapter ces circuits au corps, à l’organisme, puis au monde externe. Ces études mettent en évidence des fenêtres temporelles d’adaptation des circuits cérébraux en conditions physiologiques et pathologiques, de la plasticité aux troubles du neurodéveloppement.