Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

L’amour politique de la fin du Moyen Âge ne peut-il s’appréhender qu’à rebours du désenchantement de la modernité ? On s’attache, lors de cette dernière séance, à la figure de Marguerite de Navarre, notamment à partir de la lecture de Lucien Febvre dans Amour sacré, amour profane (1944). Refusant ce qu’il appelait « l’hypothèse de la duplicité », l’historien y tentait de comprendre comment cette reine avait pu être à la fois l’autrice du Miroir de l’âme pécheresse et de l’Heptaméron, et ce que cette apparente contradiction révélait d’un imaginaire politique de l’amour d’avant 1550. Lorsque les poètes de ce que l’on n’appelle pas encore la « Pléiade » lui rendent hommage, ils exaltent alors non plus la véhémence de l’amour mais la multiplicité des Amours, chantés par Ronsard. Ainsi passe-t-on des politiques de l’amour à la poétique des amours.

Sommaire

  • Non-amour et désamour (Eva Illouz, La Fin de l’amour. Enquête sur un désarroi contemporain, Paris, 2020)
  • Penser l’amour politique au Moyen Âge depuis le désenchantement contemporain du désamour
  • À rebours des Lumières et de la « certitude normative » (Niklas Luhman, Amour comme passion : de la codification de l’intimité, Paris, 1992)
  • Du roi débonnaire au père abusif (Lynn Hunt, Le Roman familial de la Révolution française, Paris, 1995)
  • Pro patria mori : Ernst Kantorowicz et le point de répulsion du théologico-politique
  • Finir en beauté, avec Marguerite de Navarre
  • Les deux souverainetés : l’auctorialité d’une reine (Emily Butterworth, Marguerite De Navarre: A Critical Companion, Londres, 2022)
  • Le Dialogue en forme de vision nocturne (1533) : consolation et secret
  • « L’homme de 1941, décontenancé par l’homme de 1541 » : Lucien Febvre et l’anachronisme des grandes figures du XVIe siècle
  • Du cours du Collège de France au livre (Lucien Febvre, Autour de l’Héptaméron, amour sacré, amour profane, Paris, 1944)
  • « Je fabrique de mirifiques leçons pour les filles de Sèvres sur Marguerite de Navarre » : Lucien Febvre et Lucie Verga (Natalie Zemon Davis, « Les femmes et le monde des Annales », Tracés, 2017)
  • « Deux cueurs en ung, et chascun content »
  • « Marguerite la chrétienne » et « Marguerite qui fit l’"Heptaméron" » : les deux panneaux du diptyque
  • « Soyons historiens » : comment ne pas trancher la vie de Marguerite de Navarre en périodes ?
  • Le refus de l’hypothèse de la duplicité
  • « À qui vous fiez-vous, de voir ce qui est louable ? » : Montaigne et Marguerite de Navarre
  • Le Miroir de l’âme pécheresse et Pantagruel : le moment 1533
  • « Un imaginaire de l’amour contre la prolifération des discours paniques » (Denis Crouzet, Dieu en ses royaumes. Une histoire des guerres de religion, Seyssel, 2008)
  • Peut-il y avoir une « haine d’amour » ? (Denis Crouzet, « Théâtres de la cruauté », Sensibilités, 2017)
  • Encore une fois, prendre le parti du « narrateur léger et habile » (Louis Marin, Le Récit est un piège, Paris, 1978)
  • La nouvelle, contre la « tristesse du déjà-dit » (Jacqueline Cerquiglini-Toulet, La Couleur de la mélancolie. La fréquentation des livres au XIVe siècle, Paris, 1991)
  • Pour écrire ce qui est advenu de fraîche mémoire
  • Désenchanter le grand récit de la Renaissance française : Marguerite de Navarre et les Cent Nouvelles nouvelles
  • L’obscène, et au-delà : ceux qui « pleurent leurs péchés et rient leur plaisir tout ensemble »
  • La 62e nouvelle, ou ce qu’elle « en eut voulu avoir perdu la mémoire »
  • La proie pour l’ombre
  • De « fades littératures » ? (Lucien Febvre, « La sensibilité et l’histoire : comment reconstituer la vie affective d’autrefois ? », Annales, 1941)
  • Stendhal et l’histoire des mœurs
  • « L’historien des mœurs obéit à des lois plus dures que celles qui régissent l’historien des faits ; il doit rendre tout probable, même le vrai ; tandis que dans l’histoire proprement dite, l’impossible est justifié par la raison qu’il est advenu » (Balzac, Les Paysans)
  • 1550-1551, les deux tombeaux de Marguerite de Navarre
  • « Qui renforcera ma voix ? » : Jean Dorat, Joachim du Bellay et Pierre de Ronsard
  • Le Canzoniere de Pétrarque, plutôt que les poètes pétrarquisants
  • Les amours (1555) : l’amoureux transi et la femme multipliée
  • « Où amour inconstamment me mène » : pour Louise Labé (Élise Rajchenbach, « L’affaire Louise Labé », La vie des idées, 2022)
  • Des politiques de l’amour à la poétique des amours