Résumé
Les activités physiques, aujourd'hui considérées comme faisant partie de nos loisirs, ainsi que les sports dans lesquels certains individus démontrent des capacités exceptionnelles, étaient autrefois des pratiques quotidiennes et vitales pour nos ancêtres les plus lointains. L'adaptation au grimper, à la marche bipède, puis à la course d'endurance et au lancer ont joué un rôle central dans l'évolution humaine.
Les modalités de ces adaptations peuvent aujourd'hui être étudiées grâce à des techniques innovantes. La biomécanique du squelette et des muscles, l'analyse du mouvement, ainsi que la consommation énergétique du corps humain occupent également une place centrale dans les sciences du sport, sur lesquelles s'appuie l'entraînement des athlètes de haut niveau. Elles suscitent également l'intérêt de ceux et celles qui cherchent à préserver la santé de leur corps à travers des activités physiques régulières.
La moindre spécialisation fonctionnelle du corps humain comparée à d’autres vivants a sans doute favorisé le cosmopolitisme de l’homo sapiens en l’aidant à occuper différentes niches écologiques. Cette étonnante capacité d’adaptation via une morphologie généraliste (sans pince, griffes ou nageoires) s’associe à une importante redondance anatomique : par exemple, une même figure gymnique est réalisable selon différentes stratégies articulaires. L’abondance d’alternatives musculaires pour réaliser une même tâche nécessite cependant de faire des choix (moteurs, perceptifs et cognitifs), autant de décisions singulières qui exacerbent les styles et permettent d’accéder à l’individualité. C’est dans ce cadre théorique de l’homme tout-terrain que seront discutées les méthodes disponibles pour surpasser la motricité habituelle ainsi que certaines notions qui déterminent l’excellence sportive.