L’Institut des hautes études japonaises (IHEJ), devenu en 2022 le Centre d’études japonaises, a été créé en 1959 dans ce qui était alors l’Université de Paris (Sorbonne), par Charles Haguenauer (1896-1976), père de la japonologie française, afin de fournir un centre de documentation aux chercheurs de plus en plus nombreux à se consacrer à l’étude du Japon. Rattaché au Collège de France depuis 1973, l’IHEJ s’est enrichi des fonds importants légués par Ch. Haguenauer lui-même, ainsi que d’autres savants tel le grand juriste et historien Frédéric Joüon des Longrais (1892-1975). D’abord transféré à la Maison de l’Asie (22, av. du Président Wilson, Paris XVIe), il s’est installé au début des années 1990 à son emplacement actuel, où il s’est rouvert au public après plusieurs années de travaux.
L’essentiel du fonds est consacré au Japon prémoderne, bien qu’une partie importante concerne aussi la littérature et l’histoire des périodes Meiji, Taishô et Shôwa. Le fonds est particulièrement riche sur la littérature classique, l’histoire, l’histoire des sciences, les religions (bouddhisme et shintô), la linguistique. Riche de près de 50 000 volumes, la bibliothèque, qui est la raison d’être du Centre d’études japonaises, est l’une des plus riches dans son domaine hors du Japon.
Cette place éminente lui a valu de recueillir des donations et des dépôts de fonds documentaires remarquables. Notamment le fonds d’imagerie religieuse japonaise, les ofuda légués par Bernard Frank, premier titulaire de la chaire d’études japonaises au Collège de France, le fonds Kreitmann, recueilli par un officier français instructeur de l’armée japonaise de 1876 à 1878, le fonds Mitsui, unique documentation économique et commerciale d’un établissement japonais actif du XVIIe au XVIIIe siècle. Le dernier en date est le fonds documentaire religieux donné par un chercheur américain, M. James Kemp, qui est en cours de catalogage.
Le Centre supervise l’activité de la bibliothèque d’études japonaises, assure un programme de publications dans la collection « Bibliothèque de l’Institut des hautes études japonaises » et des activités académiques suivies avec des institutions japonaises, notamment l’Institut national de littérature japonaise (Kokubungaku kenkyû shiryôkan). Le directeur est secondé par un conseil scientifique comprenant entre dix et douze membres actifs dans les études japonaises et asiatiques.
Membres permanents :
- Kaoru Baba (IE CNRS)
- Nathalie Cazal (IE Collège de France)
Directeur :
- Jean-Noël Robert, professeur émérite du Collège de France
Illustration : extrait du rouleau Hie Sannô matsuri (La fête du sanctuaire Hie), vers le XVIIe siècle. Collection Kreitmann, Institut des hautes études japonaises du Collège de France.
