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Dans le prolongement de la réflexion entreprise en 2010-2011 et en 2014-2015 visant à élaborer une définition satisfaisante de la connaissance [1], le cours, le séminaire et les deux colloques de l’année 2015-2016 ont mis l’accent sur la nature des vertus épistémiques. Une autre approche que celle, souvent adoptée aujourd’hui, par les partisans d’une « épistémologie des vertus », a été proposée : qu’elle soit théorique (propositionnelle) ou pratique (de l’ordre d’un « savoir faire »), la connaissance doit moins s’entendre à l’aune du schéma platonicien classique, comme une série de croyances vraies et justifiées, que comme un processus, une enquête où, en suivant une inspiration plus « pragmaticiste », l’agent, autant que le contenu de ce qu’il croit, importe. Or, si l’agent veut réussir, de façon fiable et responsable, à fixer ses croyances-dispositions, fût-ce provisoirement (car elles sont toujours en droit faillibles) et à leur conférer le titre de « connaissances », il devra manifester certaines « excellences » ou vertus. S’inscrivant dans le cadre général de ce projet définitionnel de la connaissance, le premier colloque consacré à « la connaissance et ses raisons [2] », déjà publié [3], a constitué l’acte de création du jeune Groupe de recherche en épistémologie (GRÉ [4]).

Le deuxième colloque international, consacré aux quasi-émotions dans la fiction [5], ainsi que la première séance du séminaire se sont davantage concentrés sur la nature épistémique des émotions et sur l’importance qu’elles revêtent dans la connaissance. De façon générale, on a précisé les contours de ces vertus inhérentes à toute entreprise de connaissance, montré en quoi elles sont authentiquement épistémiques et ne se réduisent donc ni à des vertus purement intellectuelles (les émotions et sentiments y jouent aussi un rôle), ni à des vertus morales (contrairement à ce que soutiennent certains représentants – responsabilistes notamment – de l’épistémologie des vertus), ni davantage à de simples vertus sociales.

Références

[1] Voir les cours « La valeur de la connaissance » et « La connaissance pratique ».

[2] Voir les conférences du colloque « La connaissance et ses raisons. Perspectives épistémologiques contemporaines ».

[3] Publication numérique, avec texte intégral disponible en ligne : http://books.openedition.org/cdf/4212.

[4] Voir https://www.college-de-france.fr/site/metaphysique-philosophie-connaissance/index.htm#content.htm.

[5] Voir les conférences du colloque « Quasi-Emotion, Fiction and Self: Philosophical and Neurocognitive Perspectives ».

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