Présentation

Professeur du Collège de France depuis 2007, Thomas Römer a occupé durant quatre ans la fonction de vice-président de l’assemblée et cinq ans celle de directeur de l’Institut des civilisations avant d'être nommé administrateur du Collège, à compter du 1er septembre 2019, par décret du président de la République, à la suite de son élection par l’Assemblée du Collège de France. 

Né en décembre 1955 à Mannheim (Allemagne), Thomas Römer a commencé sa carrière comme assistant de recherche en Ancien Testament à la faculté de théologie de l'Université de Genève, chargé de l'enseignement de l'hébreu biblique et de l'ougaritique (1984-1989). Il y a obtenu le titre de docteur en théologie, spécialisé en philologie biblique (1988). Thomas Römer a ensuite été nommé maître d'enseignement et de recherche (1989-1991) puis professeur adjoint de philologie biblique et d'exégèse biblique à l'Université de Genève (1991-1993). 

Thomas Römer devint en 1993, professeur ordinaire de Bible hébraïque à la faculté de théologie et des sciences des religions de l'Université de Lausanne, dont il a été le doyen de 1999 à 2003. Il a été professeur invité dans les facultés de théologie de Montpellier, Neuchâtel, Paris, Zurich, Mexico ainsi qu'au centre d’études théologiques et sociales de Managua, et directeur d'études invité à l'École pratique des hautes études (Vsection) en 1999-2000. Depuis 2007, Thomas Römer est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Milieux bibliques. Il a prononcé sa leçon inaugurale « Les cornes de Moïse. Faire entrer la Bible dans l'histoire » le 5 février 2009. 

Thomas Römer est l’auteur de plus de trois cent cinquante publications scientifiques : articles, ouvrages savants, éditions… parmi lesquels on peut distinguer La première histoire d'Israël : L'École deutéronomiste à l'œuvre (Labor et Fides, 2007), L’invention de Dieu (Seuil, 2014) ou encore Aux origines de la Torah : nouvelles rencontres, nouvelles perspectives (Bayard, 2019) en collaboration pour ce dernier ouvrage avec Israël Finkelstein. Il a également contribué à la diffusion de ses recherches auprès du grand public, par la publication de livres comme La Bible, quelles histoires ! (Bayard, 2014) ou Les 100 mots de la Bible (Que sais-je, PUF, 2016).

Thomas Römer dirige depuis 2013 l’unité mixte de recherche 7192 Proche-Orient-Caucase : langues, archéologie, cultures (CNRS/Collège de France/École pratique des hautes études). Membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres depuis 2016, ainsi que de nombreux comités éditoriaux de revues et de collections scientifiques prestigieuses comme Ancient Israel and its Literature, Journal of Biblical Literature ou encore Semitica, dont il est le directeur, il a été distingué à de nombreuses reprises, notamment en France (prix d’histoire des religions de la Fondation « Les amis de Pierre-Antoine Bernheim »), en Afrique du Sud (professeur extraordinaire de la faculté d’études religieuses de l’université de Pretoria) ou encore en Israël (doctorat honoris causa de l’université de Tel Aviv). Thomas Römer est chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur.

Les travaux de recherche de Thomas Römer portent sur la naissance de la Bible dans le contexte du monde antique. Dans une perspective d’histoire des religions, son approche se caractérise par une analyse philologique et littéraire des textes, en dialogue avec l’histoire et l’archéologie du Proche-Orient ancien. Cette approche permet de faire ressortir la fonction des textes dans leurs milieux d’origine, répondant tout à la fois à des problématiques qui sont identitaires, culturelles, sociales ou politiques. C’est ainsi qu’il a pu proposer de nouvelles synthèses historiques, notamment sur la formation du Pentateuque, de l’historiographie biblique, ou encore sur les origines du dieu et de ses cultes dans les anciens royaumes d’Israël et de Juda.