Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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Ce cours, annulé en raison de la pandémie COVID-19, a été enregistré à Berlin par le Pr Bénédicte Savoy grâce à l'aide du caméraman et monteur Timur El Rafie.

Si, sur sa couverture du 25 août 1960, le magazine L’Express n’hésite pas à parler de « l’Afrique en miettes » pour évoquer la situation du continent à la suite des indépendances, l’organisation d’un festival panafricain à Alger en 1969 témoigne au contraire d’une volonté de ces pays de s’engager ensemble, au-delà des nouveaux États-nations. Dès la fin des années 1960, un discours panafricain sur les réclamations patrimoniales se fait entendre, relayé notamment sur la scène internationale par les voix d’Ekpo Eyo, célèbre archéologue nigérian, et d’Amadou Mahtar M’bow, alors directeur général de l’Unesco.

Ces demandes de restitutions, dont on trouve de très nombreuses traces dans les archives administratives de France, d’Allemagne ou d’ailleurs donnent lieu à d’importants débats, en Europe, sur ce qu’il convient de faire de ces collections. Ainsi, au début des années 1980, un rapport de l’Inspection des musées de France se montre favorable au retour des biens culturels sur le continent africain, tandis que la ministre allemande Hildegard Hamm-Brücher annonce qu’elle souhaite faire procéder à des restitutions en 1984 pour marquer centenaire de la conférence de Berlin.

En dépit de ces signaux politiques, les résistances très fortes opérées à la fois par le marché de l’art et par le monde des musées, pour lequel le démantèlement de séries savamment constituées s’apparenterait à une catastrophe scientifique, vont durablement faire obstacle à l’aboutissement de ce processus légitime de recouvrement mémoriel.