LILLIAD, Campus Université Lille, Sciences et technologies, 2 avenue Jean Perrin, Villeneuve d'Ascq
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Résumé

L’appareil photo numérique est un excellent exemple de l’évolution actuelle des systèmes cyber-physiques, c’est-à-dire des systèmes couplant intimement mécanique, physique, électronique et logiciel. C’est aussi un exemple merveilleux et accessible à tous de la puissance des méthodes de l’informatique par rapport à celles de la physique et de la mécanique seules. Le cours présentera la panoplie des algorithmes embarqués dans les appareils photos modernes et dans les logiciels de post-production, puis discutera l’impact majeur qu’ils ont sur la conception des appareils et des objectifs, totalement bouleversée en ce moment, et celui qu’ils ont sur les photographes professionnels ou amateurs.

La photographie argentique, fort ancienne, n’a que lentement progressé au cours du XXe siècle : amélioration lente des pellicules et papiers, introduction de l’exposition automatique calculée analogiquement à partir de cellules photo-électriques, visée télémétrique ou reflex, tout cela a demandé des dizaines d’années. Au contraire, à partir de la commercialisation du premier appareil numérique en 1990, la photographie numérique a évolué extrêmement vite. En 2003, on trouvait déjà des appareils semi-professionnels corrects et, dès 2009, des appareils reflex de haute qualité à un prix abordable. Maintenant, il existe toute une panoplie d’appareils de tailles variées, tous capables de fournir des images de grande qualité. Même les téléphones sont devenus de très bons appareils photos et caméras vidéo, principalement grâce aux algorithmes qu’ils mettent en œuvre. Comme ils savent faire bien d’autres choses, par exemple envoyer immédiatement les images sur Internet, ils sont en train de déplacer les anciens petits appareils compacts et de servir d’équipement unique pour les photographes occasionnels et pour tous dans les pays où la photo argentique était d’un coût inabordable pour les habitants. La logique de la photo numérique est ainsi devenue très différente de celle de l’argentique, ce qui n’empêche cependant pas que cette dernière garde toujours les faveurs de certains artistes.