Salle 2, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
-

La première conférence s’intéressera à une image qui apparaît dans l’Orestie, trilogie d’Eschyle mise en scène en 458 av. J.-C. Cette image est celle de la jeune Iphigénie, sacrifiée sur un autel et comparée, selon l’interprétation conventionnelle, à une chèvre. Il faut cependant oser une autre interprétation. Eschyle crée en effet une image d’une remarquable complexité, qui associe un monstre, la Chimère, une jeune fille, une chèvre et le concept du droit. Toutes ces liaisons transgressent des tabous fondamentaux de l’imaginaire grec. Monstre, animal, femme, humain, justice : voilà un mélange inconciliable avec le modèle des théories cognitives de la métaphore. À partir d’autres images étranges présentes dans l’Orestie – des pieuvres, des loups, des milans, etc. –, nous découvrirons que les transgressions intrinsèques aux images reflètent celles qui sont représentées sur la scène (sacrifice humain, violence intrafamiliale, inversion de la hiérarchie entre des animaux et des hommes…) Grâce à cette nouvelle interprétation de l’image de la chèvre-monstre-fille, nous obtiendrons une meilleure compréhension, non seulement de l’une des œuvres d’art les plus importantes du monde antique, du problème du droit et des animaux dans la cité grecque, mais aussi des fonctions cognitives de la métaphore.