Publication dans les Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America le 14
Nina Davtian & Edouard Bard
Chaire Évolution du climat et de l’océan du Collège de France
CEREGE (UMR Aix-Marseille Université, CNRS, IRD, INRAE, Collège de France) Aix-en-Provence

La circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC
Les conséquences de ces changements de l’AMOC seront mondiales à travers ce que l’on appelle «
L’autre façon d’étudier les fluctuations de l’AMOC est de se tourner vers le passé géologique récent. Le dernier cycle glaciaire est sans doute la meilleure période, car il comprend une série de fluctuations de l’AMOC de différentes durées impliquant des ralentissements drastiques, voire des arrêts de l’AMOC. Des décennies de recherche ont permis de démontrer que les enregistrements de température du Groenland et de l’Atlantique Nord présentent une variabilité abrupte, appelée «
Cependant, les enregistrements de température de l’air du Groenland ne montrent pas de refroidissement extrême lors des stades de Heinrich, correspondant à des rejets massifs d’icebergs dans l’Atlantique Nord (voir photo) qui ont le plus affecté l’AMOC. En revanche, les enregistrements de température des eaux de surface en Atlantique Nord illustrent clairement des refroidissements accrus pendant les stades de Heinrich. Des études de modélisation suggèrent que le Groenland a sans doute été isolé d’un refroidissement supplémentaire pendant les stades de Heinrich en raison d’un déplacement vers le sud des zones de formation des eaux profondes de l’Atlantique Nord (départ de la branche profonde de l’AMOC) et de la présence de banquise entourant le Groenland. On peut aussi signaler les effets supplémentaires de la saisonnalité sur le rapport 18O/16O de la glace utilisé comme indicateur de la température pour le Groenland.
Cette «
La nouvelle étude publiée dans les PNAS revisite ce problème fondamental en fournissant de nouveaux enregistrements de température océanique à haute résolution pour le Sud de la marge ibérique (sans doute le meilleur site pour le faire en Atlantique Nord), ainsi qu’en introduisant un nouveau mode d’analyse et un nouvel indice de bascule bipolaire pour distinguer les refroidissements de Dansgaard-Oeschger avec ou sans événement de Heinrich. Cette étude montre que le modèle de bascule bipolaire génère des enregistrements de température synthétiques de l’hémisphère Sud qui ressemblent le plus aux enregistrements de température de l’Antarctique lorsque l’on utilise les nouveaux enregistrements de température de la marge ibérique comme entrées du modèle.
La nouvelle comparaison des simulations avec les données met l’accent sur le rôle de la bascule bipolaire dans la variabilité abrupte de la température des deux
Ces travaux ont été réalisés dans le cadre du contrat postdoctoral de Nina Davtian au CEREGE d’Aix-en-Provence financé par le Collège de France pour la chaire