Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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La circoncision est sans doute l’une des procédures chirurgicales les plus anciennes. Elle consiste, dans sa forme la plus répandue, en l’ablation totale ou partielle du prépuce, ce qui laisse le gland du pénis à découvert. Cette pratique, datant de l’Antiquité sinon de la préhistoire, est effectuée principalement pour des motifs culturels et religieux, mais aussi pour des raisons prétendument hygiéniques et prophylactiques. Elle concerne, de nos jours, près d’un milliard d’individus (environ un homme sur quatre).

Il convient de souligner que beaucoup de civilisations anciennes d’Orient (Sumer, Assur, Babylone, la Perse) et d’Occident (la Grèce, Rome) ont ignoré la pratique ou l’ont vilipendée. L’Extrême-Orient, avec ses brillantes civilisations, de la vallée de l’Indus à la Chine ou au Japon, semble ne l’avoir jamais connue.

Pour beaucoup de sociétés qui la pratiquent, la procédure semble familière et anodine. Il suffit cependant qu’on s’y arrête quelques secondes pour que l’étrangeté de cet acte saute aux yeux. Son ancienneté, le mystère qui l’entoure, l’aura que lui confère sa dimension religieuse, le fait qu’il soit absolument requis pour l’intégration dans certains groupes, le cortège de bénéfices qu’il est censé procurer, enfin, sa réalisation, le plus souvent, chez un nouveau-né fragile et vulnérable, tout cela ne peut manquer d’interpeller quiconque s’accorde un moment de réflexion. Tout se passe comme si l’homme était le seul mammifère à devoir subir une « correction » anatomique.

La circoncision du Christ, Le Titien, XVIe siècle, James Jackson Jarves Collection, Yale University Art Gallery, New Haven (U.S.A.) © Domaine public.

Roland Tomb est invité par l'assemblée du Collège de France, sur proposition du Pr Thomas Römer.