Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

La question de la christianisation de la culture « païenne » qui prévalait avant le triomphe de la nouvelle religion chrétienne est un sujet sur lequel la bibliographie ne cesse de croître, proposant des modèles d’interprétation variés, voire contradictoires, pour appréhender le rapport entre culture chrétienne et culture païenne (par exemple, modèles de l’antagonisme, de la continuité ou encore du dépassement et de la synthèse). Il ne s’agira pas ici d’ajouter un modèle supplémentaire à ceux qui ont déjà été développés, ni, d’ailleurs, de traiter de la christianisation du monde antique, mais de la christianisation de la culture écrite.

Les historiens qui se sont intéressés à cette question ont le plus souvent limité leur investigation aux écrits littéraires ou, pour ceux qui ont pris aussi en considération les sources documentaires, au seul genre épistolaire – et encore, seulement jusqu’à l’institutionnalisation du christianisme au IVsiècle. Or, l’Égypte est une des rares contrées de l’Empire à offrir des conditions uniques pour observer comment les documents dans leur ensemble ont, eux aussi, pu évoluer tant dans leur contenu que dans leur forme sous l’influence du christianisme.

En réinvestissant le champ de l’écrit quotidien, en scrutant l’écrit en tant que produit culturel, ce nouveau cycle, qui s’inscrit dans le prolongement du travail d’archéologie de l’écrit initié à travers l’étude du multilinguisme, entame ainsi une réflexion sur la façon dont le développement d’une nouvelle culture a pu conditionner l’écrit antique (du point de vue de son contenu, de sa forme et de son support). Pour la première fois, le phénomène de la christianisation sera étudié aussi bien au travers des papyrus littéraires que documentaires, de manière à voir comment leurs évolutions respectives témoignent d’une dialectique entre christianisme et culture traditionnelle entre les IVe et VIIsiècles.