Salle 2, Site Marcelin Berthelot
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[1] La question du feu

Le feu dans les Gāθās est marqué par quatre paradoxes :

1. Le feu est quelque chose d’essentiel dans le mazdéisme, et pourtant dans les Gāθās, 8 mentions seulement du nom du feu (3 dans la GA, 3 dans la GU, 1 dans la SP, 1 au Y 51 et aucune dans le Y 53).

2. Alors que sa présence est requise pour un sacrifice, la première mention du nom du feu est relativement tardive (Y 31.3).

3. Les mentions du feu sont stéréotypées, puisqu’elles présentent entre elles un très grand nombre de parallèles, cf. Y 31.3 aa’, Y 31.19 cc’, Y 43.12 ee’, Y 47.6 aa’bb’ et Y 51.9 aa’. Une mention dans chaque Gāθā avec une action parallèle. On demande à Ahura Mazdā de donner quelque chose : vīdāiti- « séparation / stabilité » ou xšnut- « satisfaction / acuité, caractère affuté de quelque chose qui a été aiguisé » à rāna (mot d’interprétation difficile. Humbach a proposé un rapprochement avec rāna « jambe » ou un rapprochement avec un autre mot védique áraṇi- qui désignent les deux bois que l’on frotte l’un contre l’autre pour produire une flamme) au moyen du feu āθrā, qui peut être suxra- « qui émet des flammes » ou du mainiiu au moment du sauuōi de sauuah- « la puissance de gonflement » (le Y 47.6 n’atteste que l’adjectif vaŋhāu par ellipse).

Les attestations de la GU et le Y 34.4 échappent à ce parallélisme. Le Y 34.4 est le passage qui nous a servi pour localiser la présence du feu à la fin du Y 29.

Références