Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

L'histoire des « archives de Lagaba » est celle d'une longue redécouverte de textes (au total près de 500) dispersés dans des collections de tablettes constituées pour la plupart dans les années 1930. Elle commence par l'identification dans les années 1950 par W. F. Leemans et R. Frankena de dossiers mentionnant le toponyme de Lagaba dans la collection de Liagre Böhl de Leyde. Plusieurs études leur ont été consacrées dans les années 1960 et des liens ont été rapidement établis avec d'autres textes, déjà connus, conservés à l'Iraq Museum de Bagdad ainsi qu'à l'Ashmolean Museum d'Oxford. Une étape décisive fut franchie avec l'identification par G. Beckman de plus de 200 tablettes « de Lagaba » à la Yale Babylonian Collection à la fin des années 1980. La thèse d'O. Tammuz étant demeurée inédite, l'intérêt de ces textes est resté largement ignoré. D'autres textes ont été identifiés par la suite et jusqu'à très récemment au musée du Vatican et dans diverses collections américaines, italiennes, israeliennes ou encore australiennes et néo-zélandaises.

Reconstituées a posteriori à partir de tablettes pillées il y a près d'un siècle sur un site resté secret et dispersées de par le monde, les archives paléo-babyloniennes de Lagaba illustrent parfaitement la difficulté qu'il y a à travailler sur des textes malheureusement coupés de tout contexte archéologique. La première question qui se pose est celle de leur provenance : les archives dites « de Lagaba » ont-elles réellement été retrouvées sur le site de l'antique Lagaba ou documentent-elles la ville depuis une autre localité ? La délimitation même du corpus est problématique et il faut pour chaque texte légitimer son appartenance à tel ou tel dossier ou au contraire trouver les arguments pour l'en exclure. A-t-on finalement affaire à un ou plusieurs lots d'archives ? La présente contribution entend montrer comment le recours à une méthodologie appropriée, mêlant sigillographie et prosopographie, approche diplomatique et analyse historique, permet malgré tout des avancées significatives dans la reconstitution et dans l'exploitation des archives paléo-babyloniennes.