Résumé
Cette conférence est une réflexion sur les processus souvent aléatoires par lesquels la grande littérature du passé classique a été préservée pour le présent – et une réflexion également sur le fait que la plupart des grands classiques n’aient en fait pas survécu. La question de la survie des textes s’ouvre à une enquête plus large sur ce que la littérature elle-même préserve et à quoi sert la littérature : la survie souvent accidentelle des « classiques » soulève des questions importantes sur la façon dont les canons littéraires se forment et comment se forgent les réputations littéraires. (Des neuf volumes de Sappho catalogués dans la bibliothèque d'Alexandrie, il reste précisément deux poèmes ; et pourtant Sappho est « canonique ».) Vers la fin de sa conférence, Daniel Mendelsohn relie ces pensées à une histoire plus récente (et personnelle) dont les thèmes sont l'ambition culturelle face à l'anéantissement : l'histoire qu’il a entendue, en faisant ses recherches pour ses « Disparus », d'un survivant de l'Holocauste qui lui a raconté l’histoire de la première chose qui s'est produite après la fin de la guerre en Pologne : une production d'« Antigone ».