Amphithéâtre Mireille Delmas-Marty (salle 5), Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Comme Gérard Genette l'a justement souligné, nous ne lisons pas les livres comme des « tabulae rasae ». Nous ne lisons jamais un texte sans passer d'abord par des paratextes tels que le nom de l'auteur, le titre, la préface ou les commentaires. On peut donc dire que le lecteur subit une influence psychologique par les paratextes avant même le début de la lecture. En effet, les paratextes occupent le « lieu privilégié d'une pragmatique et d'une stratégie, d'une action sur le public au service, bien ou mal compris et accompli, d'un meilleur accueil du texte d'une lecture plus pertinente » (Seuils, 1987, p. 8). Dans le cas d'une traduction littéraire pour laquelle on dispose de peu d'informations préalables, les paratextes prennent encore plus d'importance. En effet, les commentaires accompagnant le texte présentent à l'avance le genre et l'évaluation de l'œuvre, imposant plus ou moins au lecteur une certaine manière de lire.

Pendant la guerre froide, la traduction de la littérature étrangère a également eu des implications politiques. En particulier, la traduction de la littérature japonaise a été accueillie très différemment en Europe de l'Ouest et en Europe de l'Est. Alors qu'à l’ouest Yukio Mishima et Junichiro Tanizaki étaient activement traduits, Kobo Abe était le favori à l’est. Ces différences de réception sont clairement visibles dans les commentaires, préfaces et autres paratextes qui accompagnent les traductions. Cette conférence examinera la réception pendant la guerre froide à travers une lecture paratextuelle des traductions de littérature japonaise.