Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Lorsque la relation de coréférence de jure existe entre deux termes singuliers, A et B, au sein d’un énoncé ou d’un discours, la coréférence des deux termes est présupposée – tenue pour acquise par quiconque comprend le discours. L’inférence de Campbell devient alors légitime : de A est F et B est G, on peut conclure qu’il y a une entité x qui est à la fois F et G. Le dossier mental associé aux deux termes singuliers étant le même, les prédicats associés à ces termes au sein de chacune des prémisses viennent nourrir le même dossier mental. Or le propre d’un dossier mental c’est que toutes les propriétés qui y sont recensées sont tenues pour les propriétés d’une seule et même entité, à savoir celle à laquelle se rapporte le dossier mental (sa référence). L’inférence de Campbell est donc légitime. Quand les deux termes singuliers sont associés à des dossiers mentaux distincts, qui peuvent se rapporter à différents objets aussi bien qu’au même objet, la coréférence n’est pas garantie et l’inférence devient illégitime.

Si l’inférence de Campbell est valide parce que les deux termes A et B sont associés au même dossier mental, alors on peut utiliser l’inférence de Campbell comme critère pour déterminer si deux termes sont, ou non, associés au même dossier mental. Dans les énoncés A est F et B est G, les termes A et B seront dits associés au même dossier mental dans tous les cas où l’inférence de Campbell est légitime. Si elle ne l’est pas, c’est que les deux termes sont associés à des dossiers mentaux distincts.