Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Après une incursion dans les tragédies qui évoquent des sacrifices humains, ce sont les sacrifices animaux qui sont analysés dans trois tragédies : l'Agamemnon d'Eschyle, l'Électre d'Euripide et l'Antigone de Sophocle. L'Agamemnon, où était décrit le sacrifice humain d'Iphigénie jusqu'au moment de la porter au-dessus de l'autel, évoque également des sacrifices d'animaux qui sont autant de dispositifs sociaux aisément reconnaissables sous la forme d'actions de grâce aux dieux de la cité ou de la maisonnée. Mais là encore, la perversion du processus est la clé de leur place dans l'intrigue et ces opérations sont analysées, que ce soient les offrandes de Clytemnestre à tous les dieux de la cité à l'annonce du retour d'Agamemnon, ou le sacrifice de bienvenue au roi et d'intégration de Cassandre à l'autel de Zeus Ktèsios, qui se transforme en double meurtre. Dans l'Électre d'Euripide, deux sacrifices aboutissent également à des meurtres : celui d'Égisthe aux Nymphes est interrompu quand Oreste le met à mort au-dessus du jeune bovin immolé pour les déesses, et celui de Clytemnestre s'inscrit dans le cadre trompeur d'un sacrifice de bonne naissance qui se solde par la chute du corps de la reine sur le cadavre de son amant. Enfin, dans l'Antigone, le devin Tirésias, très inquiet des mauvais présages qui lui arrivent par le biais des oiseaux, entame un sacrifice divinatoire qui tourne très mal : la part des dieux refuse de brûler et c'est la traduction concrète, effrayante, de la rupture de communication entre la cité et ses divinités.