Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

La civilisation de l’Égypte pharaonique se déploie le long du Nil sur une durée de presque 3 500 ans, mais son empreinte dépasse largement ces limites temporelles et géographiques si l’on inclut ses périodes de formation et son influence sur les civilisations voisines et postérieures, jusqu’à la nôtre. La discipline qui étudie cette civilisation, l’égyptologie, est née en 1822 avec le déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion qui enseigna, quelques années plus tard, au Collège de France, sa vision déjà très aboutie de ses développements futurs.

Tout en s’inscrivant dans la tradition perpétuée depuis lors, l’inauguration de la chaire Civilisation de l’Égypte pharaonique fournit l’occasion de s’interroger sur la situation de l’égyptologie à l’aube du troisième siècle de son existence. D’un côté, elle est indubitablement portée par le dynamisme de l’archéologie en Égypte et soutenue par l’intérêt continu qu’y porte notre société, amplifié par une médiatisation hors norme. De l’autre, elle fait l’objet de discours d’appropriation contradictoires ou de remise en cause de ses fondements historiques.

Conscient de ces enjeux, l’égyptologue peut, au-delà de la nécessaire érudition, mieux définir son positionnement et enrichir son approche grâce aux apports de l’anthropologie et du comparatisme, permettant dans le même temps que sa discipline contribue davantage aux débats actuels des sciences humaines et sociales. En suivant ces perspectives, les premières directions de l’enseignement dispensé privilégieront deux thématiques au cœur de la définition de la civilisation pharaonique : le développement du culte d’Osiris d’une part, le rôle de l’éloquence et le fonctionnement de la société de cour d’autre part.

La divine adoratrice face à Osiris « qui secourt le malheureux ». Chapelle d’Osiris maître de la vie à Karnak. XXVe dynastie.​ - ​© CFEETK