Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Résumé de l'intervention de Rémi Bastien

L’hypermobilité de notre monde moderne est-elle possible sans énergie fossile ?

La domestication du charbon et surtout du pétrole a accéléré de manière exponentielle la circulation des biens et des personnes. La mobilité n’est pas la conséquence de la prospérité, mais c’est bien l’inverse. Nous nous sommes donc accoutumés à faire venir du bout du monde nos objets ou à voyager loin en avion pour nos vacances ou professionnellement. Cela a dopé nos économies. L’énergie fossile abondante et abordable nous a laissé user, voire abuser de ces mobilités sans limites jusqu’à récemment. Les contraintes liées au climat vont nous obliger à réduire à zéro l’usage des énergies fossiles avant 2050. Pourrons-nous trouver des énergies alternatives ou allons-nous devoir accepter de limiter la mobilité des biens et des personnes, ou une combinaison des deux ?

Les conclusions de l’étude montrent que :

  • La mobilité des biens et des personnes est corrélée avec le PIB.
  • La mobilité quotidienne des personnes suit un « budget temps » d’une heure en moyenne et les distances parcourues dépendent des revenus des voyageurs. Ainsi un citoyen des États-Unis effectue en moyenne 80 km par jour quand un citoyen de l’Afrique centrale n’en fait que 4 km par jour. 
  • Le secteur du transport dépend actuellement à 98 % du pétrole… dont nous devons nous affranchir d’ici 2050, mais aucune forme d’énergie n’est aussi abondante, peu chère et adaptée que le pétrole.
  • Les transports maritimes et aériens n’ont pas de solutions disponibles pour maintenir la croissance de leur trafic sans le pétrole. La sobriété sera incontournable.
  • D’autres secteurs comme le transport routier disposent de l’alternative électrique, mais cela va exiger de profondes mutations.
  • Nous devrons donc combiner l’adoption de solutions technologiques avec une nécessaire sobriété pour nous affranchir du pétrole et, plus largement, des énergies fossiles.

Résumé de l'intervention de Gaëtan Bonhomme

De l’innovation à l’industrialisation : potentiel du capital risque

Le capital risque (l'anglicisme Venture Capital étant le plus souvent utilisé) est la classe d'actif la plus adaptée pour porter les résultats scientifiques et innovations issus de la recherche universitaire vers une réalisation industrielle. Cependant, malgré cette compatibilité supposée, un nombre limité de scientifiques et chercheurs sont formés, voire suffisamment exposés au capital risque. Il en résulte, particulièrement en Europe et en France, une faille de communication et de compréhension qui n'a pas lieu d'être.

Cette lecture propose une introduction au concept de capital risque avec un accent prédominant sur le secteur d'innovation lié à la mitigation du changement climatique (ClimateTech). Elle propose également un état des lieux de l'environnement d'investissement au vu d'un contexte économique toujours difficile en 2024.

Intervenants

Rémi Bastien

CTO de la FISITA, ancien directeur Recherche & Innovation du groupe Renault

Gaëtan Bonhomme

Managing Director, Breakthrough Energy Ventures Europe