Oeuvre artistique : Ayman Baalbaki, Janus Gate, 2021, technique mixte, 4,85 x 11 x 2,9 m (Photo by Federico Vespignani © LVAA)
Ayman Baalbaki, Janus Gate, 2021, technique mixte, 4,85 x 11 x 2,9 m. Photo by Federico Vespignani © LVAA


Colloque organisé conjointement avec les Prs Anne Cheng, chaire Histoire intellectuelle de la Chine et Henry Laurens, chaire Histoire contemporaine du monde arabe.

En juin 2019 s’est tenu au Collège de France un colloque international intitulé « Historians of Asia on political violence ». Il a réuni d’éminents historiens de l’Inde, du Japon, du Vietnam et de la Chine qui ont traité et discuté de divers aspects et événements emblématiques de la violence politique dans ces pays d’Asie. Il a paru intéressant et souhaitable d’étendre ces discussions à ce qu’il est convenu d’appeler le « Moyen Orient ».

Dans l’imaginaire européen subsistent encore des relents de l’orientalisme dénoncé par Edward Said, avec à la clé une dichotomie implicite entre, d’un côté, un « Moyen-Orient » volontiers perçu comme le terrain par excellence de la violence politique, voire comme le foyer de fanatismes congénitalement dressés contre toutes les valeurs les plus chères à l'Occident et, de l'autre, un « Extrême-Orient » où tout ne serait qu’ordre et beauté, luxe, calme et prospérité. Or, ces deux représentations opposées relèvent pourtant d’un même type de fantasmagorie dont il s’agira de montrer le caractère anhistorique et idéologique.

Le colloque de 2019 avait déjà tenté de montrer l’illusion d’optique et les préconceptions orientalistes qui font encore croire à une Chine « harmonieuse », à un Japon « esthétique » ou à une Inde « non violente ».  À l'inverse, l’Orient arabe apparaît aujourd’hui comme une « terre de sang » d’où rayonne la violence sous forme de terrorisme dans les autres régions du monde. Les événements récents montrent bien que ce n’est pas une réputation usurpée. Pourtant la violence n’est pas innée dans cette région, elle est le produit de toute une série de facteurs.

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