Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Les études historiques sur l'Asie centrale préislamique peuvent se prévaloir d'une longue tradition au Collège de France, mais jusqu'à présent elles avaient surtout été portées par la chaire d'histoire de la Chine. La notion d'Asie centrale a émergé tardivement dans la littérature géographique, où c'est seulement à partir de 1825 qu'elle vient à supplanter celle de « Tartarie », un terme connotant l'association à la terreur mongole qui fut le paroxysme d'une perception de l'Asie centrale très ancienne et durable comme foyer d'un péril prêt à fondre dans toutes les directions. Dans le même temps, la notion est à géométrie variable ; la présente chaire entend la recentrer dans les limites sur lesquelles les archéologues se sont  accordés depuis quelques décennies, en englobant sous ce terme les cinq républiques ex-soviétiques du Turkménistan, de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan, du Kazakhstan et du Kirghizistan, et aussi l'Afghanistan.

Le renouvellement des études est en tout premier lieu dû à l'archéologie, une archéologie assez jeune puisqu'elle s'est constituée dans le courant du XXe siècle, autour principalement de deux composantes qui ont maintenant assez largement fusionné sur le terrain : l'école française portée par la Délégation archéologique française en Afghanistan, et l'école soviétique des grandes « expéditions » pluridisciplinaires. Un second renouvellement est venu de la redécouverte des deux langues principales de la région, le sogdien et le bactrien, avec dans chaque cas une masse importante de textes où est encore peu représentée la création littéraire, dont l'existence nous est surtout connue indirectement par les arts figuratifs. L'actualité de la recherche reste marquée par le caractère souvent imprévisible des découvertes, souvent effectuées en dehors des fouilles régulières et qu'il faut savoir accueillir et gérer.