Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

La Théogonie d’Hésiode présente l’acte de naissance des Nymphes dans le cosmos en tant que Nymphes méliennes (« des frênes »), à la suite de la castration d’Ouranos par Kronos. Ce crime fait s’engouffrer dans le monde une myriade d’entités ambivalentes et de maux, dont la vieillesse et la mort, qui sont l’apanage des humains. Ces Nymphes méliennes pourraient dès lors n’être pas seulement des entités liées à la guerre par le biais des lances faites en bois de frêne, mais aussi des figures associées à l’émergence des premiers humains, ainsi évoquée en creux par le poète. Selon d’autres modalités que celles dessinées par l’épopée homérique, les Nymphes y apparaissent une fois comme des entités suprahumaines d’entre-deux. Quant aux cultes qui leur étaient réservés, des exemples athéniens de la période classique, tant publics que privés, montrent des Nymphes locales au sein de groupes de destinataires divins aux fonctions courotrophiques étendues. À cela s’ajoute leur aptitude à intégrer sur le territoire des éléments étrangers comme le « nympholepte » Archedamos de Théra qui a aménagé la célèbre grotte de Vari dans le massif de l’Hymette. Tant les numphai humaines que les Nymphes divines sont porteuses des espoirs d’un groupe humain et pourvoyeuses de vie. À des titres divers, ce sont des figures de transition et d’intégration.