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Lire les rapports du GIEC pour comprendre le monde qui s’annonce

Visuel ACD lectures GIEC 2023

Conférences du Collège de France dans le cadre de l’initiative Avenir Commun Durable.
Du 29 mars 2023 au 1er juin 2023.

Le Collège de France organise un cycle de lectures pédagogiques du rapport 2021-2022 du GIEC. En plus de mettre au jour les bases scientifiques de ces documents, l’enjeu est de comprendre l'idée de société que le GIEC préconise, les valeurs sociétales et juridiques qui sont prises – souvent implicitement – comme modèles.

Ce cycle de conférences, organisé par le Collège de France sous la supervision du juriste et historien du droit le Pr Dario Mantovani, sera constitué de cinq séances. Chaque séance se tiendra de 17 heures à 19 heures.

  1. Le GIEC, la voix du climat – 29 mars 2023
  2. Principes, méthodes, résultats saillants, et quelques pistes d'amélioration des rapports d'évaluation – 17 avril 2023
  3. La fabrication du consensus – l’expérience d’un auteur des deux derniers rapports d’évaluation – 12 mai 2023
  4. Les valeurs et modèles implicites dans les rapports (1) – 15 mai 2023
  5. Les valeurs et modèles implicites dans les rapports (2) – 1er juin 2023

Science, utopie et réalité

Depuis 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (ou GIEC) publie régulièrement d’épais rapports de deux mille à trois mille pages qui présentent l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes, ses impacts et les pistes pour limiter son ampleur et s’adapter au monde à venir. Ces analyses sont le fruit d’une expertise collective de plusieurs milliers de scientifiques, ce qui est déjà en soi un effort collaboratif remarquable et probablement sans précédents. Vu la densité des rapports, nous en connaissons surtout la version simplifiée qui prend la forme d’un « résumé pour décideurs ». Même s'il ne s'agit pas de prescriptions, ce « résumé » a un impact sur les décisions politiques, donc sur notre vie à tous. Dates, échéances, scénarios : notre futur y prend sa forme. À une époque qu'on croyait vouée au « présentisme », c’est-à-dire à la contemplation de son présent, oublieuse du passé et insoucieuse de l'avenir, une nouvelle forme de planification s'instaure, et avec des proportions globales qui n'ont jamais eu cette envergure. Cela peut nous rappeler certaines utopies du passé, comme la République de Platon. Et comme dans Platon, la question se pose du rapport entre la science et la dimension politique.

Alors que disent les rapports complets, en particulier quand les États n’interviennent pas dans leur rédaction directe ? Dans le foisonnement de données et d’informations mises à notre disposition que faut-il retenir et que faut-il comprendre ? Quelle méthodologie scientifique et institutionnelle derrière le processus de travail collectif ?

L’initiative Avenir Commun Durable bénéficie du soutien de la Fondation du Collège de France, de ses grands mécènes Covéa et TotalEnergies et de ses mécènes Faurecia et Saint-Gobain.