Résumé
Dans le dernier quart du XIXe siècle et les premières années du XXe, les destins de deux grandes figures de l’égyptologie et de l’assyriologie françaises vont régulièrement se croiser. L’égyptologue Gaston Maspero (1846-1916) entre très jeune au Collège de France, profitant des atermoiements de Brugsch ayant préféré Göttingen à Paris ; en 1873, il est chargé de cours, avant d’être nommé, en 1874, professeur. C’est au même moment qu’une véritable chaire est créée dans la même institution pour son aîné, à l’œuvre déjà imposante, l’assyriologue Jules Oppert, qui y enseignait déjà depuis quelques années. Une décennie plus tard, en 1883, quand Maspero est élu à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Oppert y est déjà entré depuis deux ans, et la correspondance entre les deux hommes révèle les conseils donnés avant l’élection par l’assyriologue à l’égyptologue. Enfin, quand Oppert disparaît, en 1905, Maspero rédige une nécrologie riche et sensible de son collègue, qui montre l’étendue de son admiration pour ce fondateur des études assyriologiques. Les multiples témoignages des parcours croisés de Maspero et d’Oppert éclairent à la fois leurs fortes personnalités mais aussi l’évolution de leurs disciplines respectives dans cette époque où elles sont encore en construction.