Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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La Barque de Dante, Eugène Delacroix, 1822  - © Domaine public.

Mikael Larsson est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Thomas Römer.

Le Pr Larrson s'exprimera en anglais, avec un support de cours en français.

Résumé

Le réalisateur danois Lars von Trier est une figure qui divise et sa marque de fabrique personnelle consiste à tromper les attentes de ses audiences et à s’opposer à leurs goûts. Ses films innovent par leur forme et leur genre, et ils abordent systématiquement quelques thèmes théologiques centraux, comme la signification du sacrifice ou la relation entre le pouvoir et la liberté. Dans cette contribution, j’examine l’assemblage de traditions bibliques par von Trier et je le présente comme un cas de réception biblique. Pour le dire simplement, je cherche à savoir quelle Bible apparaît dans les films de von Trier et pourquoi.

Je commencerai par une brève introduction au domaine de la Bible et du cinéma et à l’œuvre de Lars von Trier. À l’aide de trois films (Anti-Christ [2009], Nymphomaniac [2013] et The House that Jack Built [2018]), je montrerai comment la Bible apparaît dans les films et quelle Bible est utilisée. Je suggérerai également la façon dont les réceptions bibliques fonctionnent pour chaque film, et j’identifierai certains dénominateurs communs dans l’utilisation de la Bible par le réalisateur. Enfin, je réfléchirai au lien entre la réception de la Bible chez von Trier et la notion de société contemporaine « post-séculaire » et je demanderai pourquoi des spectateurs et spectatrices (prétendument) sécularisé(e)s s’intéressent à l’utilisation de la Bible par le réalisateur et pourquoi des controverses sont apparues quant à la façon dont le réalisateur subvertit ou réifie les « vues de l’Ancien Testament sur les femmes ».