Dans son Supplément au Voyage de Bougainville, Diderot évoque la présence d’Ahutoru, le Tahitien ramené par Bougainville de son voyage autour du monde (1766-1769), mais il lui dénie toute capacité à comprendre ce qui lui arrive, à donner un sens à son expérience et à son voyage. Il en fait une victime, mais une victime passive et mélancolique. Puis il l’écarte pour mettre en scène des Tahitiens fictifs, auxquels il fait tenir un discours philosophique, une dénonciation du colonialisme et une critique des hypocrisies de la culture européenne. Le texte est ainsi emblématique des ambivalences des Lumières
Que peut-on savoir d’Ahutoru, de son séjour d’un an à Paris (1769-1770), des raisons qui l’ont poussé à embarquer avec les Français