Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
-

Résumé

Étudier la mauvaise lecture, c’est comprendre un écart par rapport aux normes de la lecture que décrivent généralement les études littéraires. C’est s’intéresser à ce que le lecteur fait ou peut faire du texte. Une mauvaise lecture n’est pas pour autant une lecture ratée : les dysfonctionnements peuvent être féconds, et les manières comme les raisons de mal lire d’ailleurs changent selon les époques. Au XIXe siècle, le mauvais lecteur est celui qui s’immerge dans l’univers de fiction et survalorise le monde des textes, au détriment de la réalité. Il est représenté par Don Quichotte ou Madame Bovary. Il est assimilé à la façon de lire des femmes et des enfants. De nouvelles manières de mal lire apparaissent au XXe siècle, à un moment où les théories littéraires construisent l’imaginaire de l’excellent lecteur (Iser, Eco). Les écrivains (Sartre, Barthes) mettent en scène ces lectures déviantes. D’autres, comme Henry James ou Stephen King, vont jusqu’à donner la parole aux mauvais lecteurs, en les mettant en scène dans la relation passionnelle qu’ils entretiennent avec les textes, et nous invitent ainsi à les accompagner dans leur amour ou leur haine des livres.

Intervenants

Maxime Decout

Sorbonne Université