Résumé
Le concept d’intelligence prend une place de plus en plus importante au fil du XIXe siècle dans la réflexion anthropologique et philosophique européenne, s’imposant contre des concurrents tels que l’esprit et l’entendement. Il concourt à une biologisation et une naturalisation de la réflexion historique (Comte). Par le biais de la théorie de l’évolution, le terme instaure une dialectique entre l’individu et le collectif (Spencer, Galton, Ribot). Il prend une dimension politique (Maurras, Benda). On assiste concurremment à des entreprises de dépersonnalisation et de formalisation du problème de l’intelligence (Taine, Binet, Valéry) qui ouvrent la voie aux théories de l’intelligence artificielle.