Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Au cours des dix dernières années, plusieurs indicateurs de santé mentale, tels que les troubles anxieux, dépressifs ou des conduites alimentaires, se sont détériorés dans la population de plusieurs pays occidentaux, dont la France. Les adolescents et les jeunes adultes sont particulièrement touchés par ces troubles, ce qui justifie que la santé mentale ait été choisie comme Grande Cause nationale pour l’année 2025. Dans le même temps, les usages numériques, en particulier ceux des adolescents et des jeunes adultes, se sont intensifiés et transformés, avec la prépondérance des réseaux sociaux dans les modes de vie quotidiens. Se pose alors la question suivante : les réseaux sociaux sont-ils responsables de l’augmentation des troubles de santé mentale ? Cela implique de déterminer s’il existe ou non un lien de cause à effet entre ces deux phénomènes concomitants. Faire cette démonstration n’est pas une tâche aisée pour les disciplines scientifiques qui s’emparent de la question. Parmi elles, l’épidémiologie est en mesure d’apporter un éclairage particulier, à condition d’exploiter ses points forts théorisés durant la seconde moitié du XXsiècle, et de les actualiser pour relever ce nouveau défi. À travers plusieurs exemples de recherches récentes, ce cours visera à présenter les obstacles conceptuels et méthodologiques qui empêchent, à ce jour, de répondre avec certitude à la question posée, ainsi que les solutions que l’épidémiologie doit mettre en œuvre pour y parvenir.

Jonathan Bernard

Jonathan Bernard

Docteur en épidémiologie et santé publique (Université Paris-Saclay) et habilité à diriger des recherches (Université Paris Cité), Jonathan Bernard est épidémiologiste et chargé de recherche à l’Inserm. Il mène ses travaux au Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (CRESS) à Paris, ainsi qu’à l’Institut Desbrest d’épidémiologie et de santé publique (IDESP) à Montpellier. Son programme de recherche porte sur les comportements et modes de vie (alimentation, activité physique et sédentarité) impliqués dans le développement et la santé de l’enfant et de l’adolescent, avec un intérêt particulier pour les usages numériques et l’utilisation des écrans. Ses travaux s’appuient sur les données de cohortes épidémiologiques françaises (EDEN, Elfe) et singapouriennes (GUSTO, S-PRESTO). Jonathan Bernard est auteur ou coauteur de plus de cent vingt articles originaux publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture. Il met régulièrement son expertise sur les usages numériques des enfants au service des agences sanitaires et des pouvoirs publics, tels que l’Anses ou la commission « Enfants et Écrans », qui a remis en 2024 au président de la République le rapport intitulé « À la recherche du temps perdu ». Ce dialogue entre science et société lui a valu le prix Inserm OPECST – Science et Société 2024.

Intervenant(s)

Jonathan Bernard

Chargé de recherche, Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (CRESS), Inserm/Université Paris-Cité

Événements